Lorsque l’on visite un musée avec des enfants, une chose en particulier est intéressante : les activités proposées. Bien sûr, ces activités ne sont pas qu’à destination des plus jeunes. Cependant, c’est souvent eux qui y sont le plus réceptifs. Les activités font en fait partie d’un tout dans les musées que l’on peut désigner par le terme « interactivité ». Ce sont toutes ces petites choses qui invitent le spectateur à participer et qui enrichissent son expérience de visite. C’est pourquoi j’ai décidé de vous présenter un focus sur la « médiation interactive ».
Parmi les éléments interactifs d’un musée, il y a les jeux, les ateliers, les tablettes et bien plus. A travers ces éléments, le musée rend acteur le spectateur, qui se sent d’autant plus impliqué dans ce qui lui est proposé. Parfois même, les activités de création (dessin, sculpture etc.) font du spectateur en lui-même un artiste. De plus, les activités ont souvent un but pédagogique, d’où l’intérêt de faire participer les enfants à ce genre d’initiatives. En comparaison à d’autres moyens de médiation, comme les cartels ou les audioguides par exemple, les activités et éléments interactifs ont tendance à nous faire oublier que nous sommes en train d’apprendre. C’est parfois aussi, un moyen de désacraliser le musée, pour permettre à une plus grande typologie de publics de s’y sentir bien. Je partage donc dans cet article, les différentes activités et aspects interactifs des musées que j’ai pu expérimenter lors de mes dernières visites.
Au Musée des Beaux-Arts, deux éléments interactifs m’ont particulièrement interpellée. Il y a d’abord eu la peinture cachée derrière un rideau amovible, puis, un peu plus loin dans la visite, une tablette interactive mise à disposition des visiteurs, contenant des jeux et des explications sur l’œuvre exposée en face. Ce qui est très intéressant en termes de médiation derrière l’idée du rideau, c’est le fait d’inviter le spectateur à poser le regard sur le tableau de lui-même. Il noue ainsi un lien spécial avec les œuvres exposées et acquiert une place particulière dans le musée. La médiation entre visiteur et œuvre est d’autant plus forte, que le visiteur en est à l’origine, puisque c’est lui qui tire le rideau. Le rideau placé devant un tableau de nu est également un astucieux clin d’œil, puisque c'est comme cela qu'ils étaient autrefois présentés dans les maisons. Enfin, c’est un moyen intéressant de porter l’attention sur une œuvre en particulier autre que par le biais d’un cartel explicatif ou de l’audioguide, qui donnent au spectateur un statut passif.
Le Musée Alsacien, dans son essence, est interactif, puisque tout le concept est de parcourir le musée comme on parcourrait une maison ou un atelier. Les portes fermées entre les différentes pièces que le spectateur doit ouvrir, ajoutent un côté interactif et même immersif. A certains endroits, des tables et des bancs sont disponibles dans le style du mobilier qui est exposé. Le visiteur peut s’y asseoir et observer, par exemple, des échantillons de matériaux de construction typique. Ces installations sont à mi-chemin entre les collections et une simple assise pour le spectateur. Lorsqu’on s’y assoit, on prend part à l’environnement et on est plongé dans une scène traditionnelle alsacienne. On devient en quelque sorte acteur du musée. Au sein du Musée Alsacien, le côté interactif a donc une visée immersive ou historique.
Le Musée Archéologique est un peu plus pauvre en termes de médiation et de médiation interactive. Si le site internet parle d’activités à destination des enfants pour se mettre dans la peau d’un archéologue, nous n'avons pas trouvé plus de détails. Cependant, quelques plaquettes sont présentes à l’accueil, avec de petits jeux. Avant de rentrer dans le musée, il y avait tout de même un écran équipé d’un casque permettant notamment aux enfants d’en apprendre plus sur le musée et son contenu, ainsi qu’un autre un plus loin dans le parcours. Un peu plus tard, un panneau avec des tirettes nous renseigne sur les couches terrestres, mais l’installation est relativement vieille et est placée là sans plus de contexte ou lien avec les objets exposés.
En somme, je dirais que la médiation interactive est un réel atout pour certains musées. Elle permet d’enrichir l’expérience du spectateur et de créer des nouvelles modalités de relation avec les œuvres, comme avec le rideau par exemple. Pour les enfants en particulier, les jeux ou encore les activités sont intéressantes.Et pour ceux pour qui une visite ordinaire de musée n’est pas adéquate, la médiation interactive permet de créer le lien nécessaire pour mieux appréhender les œuvres et collections. Dans un musée d’art notamment, la médiation interactive apporte une vraie plus-value et permet à tous de se sentir plus à l’aise, quelles que soient les appétences culturelles.
« La tablette dans le musée des Beaux-Arts était vraiment trop cool et moins ennuyante que les panneaux à lire »
Zoé, 8 ans
« Le fait de me déplacer comme je le voulais dans le musée Alsacien et de m’asseoir sur les bancs d’époques m’a fait me sentir plus proche des collections »
Maxime, 42 ans
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